Le 7 juillet dernier s’amorçait une discussion sur des visions différentes du conte, suite à la lecture d'un billet publié par Jean-Sébastien Dubé sur le blogue de Planète Rebelle. S'en est suivi diverses réactions.
Dans son propre blogue, j'ai pu lire la version complète de son billet "Conter le pays", un billet fort intéressant, surtout le passage qui utilise le pâté chinois pour expliquer ce qu'il perçoit qu'est de faire du conte traditionnel au Québec en 2011. Je vous mets la citation:
C’est comme pour le pâté chinois… On sait que ça vient de chez nous, mais on ne saisit pas trop ce que ça a de particulier, alors
on applique la recette : Un petit fond de « viande » légendaire ou patrimonial que l’on étire au maximum. La substance de base… pour ce qu’il en
reste.
Une rangée de blé d’inde sucrée d’humour, de costumes et d’accents pour l’exotisme (mais peut-être devrait-on parler ici d’«
endo-tisme » ?). Ça n’a pas grand-chose à voir avec le fond, mais ça met de la couleur et ça fait festif…
Autant de patates pilées que possible pour que ça tienne ensemble et que ça bourre l’habitant (des détails et des apartés, souvent des anachronismes, qui ne servent pas vraiment l’histoire mais qui plaisent au public). Faut bien faire oublier le manque de viande…
Suite à celam Jean-Sébastien Dubé a publié un nouveau billet sur le sujet qui ne se veut pas une intention de provoquer. Une occasion de d'expliquer le fond de sa pensée et s'est parfait ainsi. Peut-être que Jean-Sébastien incommodera quelques personnes, ce à qui je répondrai
J'ai peur d'en incommoder plusieurs, ce à quoi je répondrais que nous avons le droit à ton opinion et ta vision du conte, j'ai la mienne et le brassement d'idées peut parfois incommoder ou froisser les gens, mais habituellement c'est comme cela qu'une pensée peut évoluer.
Son nouveau billet s'intitule "Du défi de re-définir indéfiniment" et traite de ses aspirations d’en arriver à être capable d’appeler un chat un chat : Que l’on reconnaisse le conte comme une forme d’art particulière, avec ses caractéristiques propres, qui le distinguent d’autres formes d’art. Du reste, la « pureté » d’une démarche qui correspondrait en tous points à cette définition recherchée ne serait aucunement gage de qualité.
Jean-Sébastien Dubé citera le travail de Fabien Cloutier qui se sert du personnage pour exprimer des choses qu’il ne pourrait dire autrement, ce qui lui fait affirmer que à partir du moment où l’on incarne quelqu’un d’autre, que l’on utilise un personnage pour s’adresser au public, on n’est plus dans le contage, comme forme artistiquem on est en pleine mimesis, soit un mécanisme théâtral.
Monsieur Dubé n'est pas dans l'erreur. Pour ma part, le personnage, le costume, l'accent contribue à une démarche créative. Un passage obligé avec mon très grand passé d'animateur (20 ans en fait). Mais depuis mon voyage en Normandie au début de 2010 en compagnie du conteur François Épiard, ma perception du conte a changé. La pureté du conte, qui est l'essence même d'où origine tout ce proposm le conte sans artifice, c'est vers quoi je veut tendre, sans toutefois complètement délaisser l'autre vision. au plaisir.
En terminant, j'apprécie le commentaire fait à propos de l'utilisation du conte en animation historique. Où le personnage racontant une histoire crée une distance significative avec le spectateur et offre un amalgame des techniques d’animation, de théâtre et de contage pour parvenir à ses fins.
Jean-Sébastien Dubé pose alors cette question: "Est-ce du conte ? Si oui, pas seulement en tous cas…" En route vers une nouvelle réflexion philosophique qui ultimant aura pour seul but de faire avancer le conte.