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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 05:47

Le conteur Jean-Sébastien Dubé emets une opinion sur la muséification du conte. D'entrée de jeu, Jean-Sébastien propose une réflexion intéressante sur le rôle et la préparation du conteur. Il est vrai que pour l'ensemble des québécois moyens le conte fait souvent référence au passé et au folklore. Toutefois, il ne faut pas leur en vouloir, car le plus souvent l'univers du conte s'adresse aux initiés.

 

Et ce n'est pas par manque de culture, mais bien par manque de référence ou de modèle. Je crois aussi que les contes sont vivants et actuels, et bien que certains comme moi décident d'employer la voie traditionnelle en les modernisant, il n'empêche pas de laisser de la place aux autres formes de création plus modernes. Il revient au conteur d'éduquer et former son public, les conteurs d'aujourd'hui remplace nos grand-pères ou nos grand-mères que l'on a arrêté de faire parler. Notre société a décidé de laisser la responsabilité de nos mémoires collectives aux bons soins du gouvernement et de ses CSSS, maisons de retraite ou CHSLD, tout comme cette même société a décidé de confier aux enseignants d'éduquer et élever ses enfants.

 

Il y aurait méconnaissance de la part des conteurs du répertoire traditionnel... peut-être, mais comment voulez-vous que le conte soit perçu autrement que comme du folklore, si on ne connecte plus la sagesse avec la jeunesse afin que cette dernière se fasse raconter... notre HISTOIRE!

 

Cette année, la fête nationale du Québec nous a fait entrer dans la légende et temps mieux. Cela aura permis au moins de rendre le conte accessible à une clientèle moins initiée. Bien que le thème soit éphémère, il revient aux conteurs professionnels et amateurs à faire ce qu'il faut pour qu'il ne le reste pas. Car ils ne doivent justement pas attendre d'être réinvités autour des feux pour accompagner les chansonniers, car ces derniers eux proposent leurs services aux organisateurs de fêtes de quartiers et de villages.

 

Si l'on veut que le conte soit mieux reconnu dans le milieu, il faut quitter le circuit offert aux initiés et sortir des sentiers battus en allant dans les lieux non traditionnels aux contes. Je crois que les conteurs sont aussi essentiels que les chansonniers lors de la "Saint-Jean" et  je rejoins Jean-Sébastien Dubé sur au moins un point, c'est que nous avons effectivement encore du boulot devant nous...



 

Voici un extrait du texte de Jean-Sébastien Dubé tiré de la blogospère de la masion d'édition Planète Rebelle. Je vous invite à y lire le texte complet ou lire d'autres de ses réflexions sur le conte sur son propre blogue.

 

La récente Fête nationale, qui s’est tenue sous le thème « Entrez dans la légende », m’a troublé. Jusque-là, je pensais que les observateurs du milieu qui s’inquiètent de la muséification du conte s’en faisaient pour rien. Je n’en suis plus aussi sûr…


D’un côté, j’ai été ravi que le conte fasse (enfin !) partie des festivités et que mes collègues essaiment dans les villages et les fêtes de quartier. D’un autre, j’ai dû constater à quel point, pour bien des Québécois, le conte est coincé dans le folklore (avec ce que ce mot peut péjorativement signifier de poussiéreux). Pire, j’ai eu l’impression que les conteurs eux-mêmes ont de la difficulté à envisager leur art autrement qu’en ceinture fléchée et avec un accent du terroir.


Pour moi, les contes sont « actuels ». Et cela sans qu’il y ait besoin de les actualiser en y intégrant un téléphone cellulaire pour appeler le Diable… Ils sont actuels parce qu’ils parlent de qui nous sommes comme êtres humains, avec nos désirs d’affranchissement, nos tares, mais aussi notre bravoure face à l’adversité.[...]


Conter le Pays, même avec l’objectif de divertir, c’est quand même positionner son imaginaire dans le temps et dans l’espace. C’est évoquer une époque et un territoire, si abstraits ou farfelus soient-ils. Il m’apparaît qu’en tant qu’artistes, les conteuses et les conteurs ont la responsabilité d’ouvrir l’idée de Nation à autre chose qu’un camp de bûcherons consanguins. [...]


L’an prochain, quand le thème aura changé, pensez-vous vraiment que l’on sera réinvités autour des feux pour accompagner les chansonniers ? Je nous voudrais essentiels et qu’il soit inimaginable de fêter la Saint-Jean sans entendre nos histoires.

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