Le conteur Jean-Sébastien Dubé emets une opinion sur la muséification du conte.
justement pas attendre d'être réinvités autour des feux pour accompagner les chansonniers, car ces derniers eux proposent leurs services aux organisateurs de fêtes de quartiers et de villages.
Si l'on veut que le conte soit mieux reconnu dans le milieu, il faut quitter le circuit offert aux initiés et sortir des sentiers battus en allant dans les lieux non traditionnels aux contes. Je crois que les conteurs sont aussi essentiels que les chansonniers lors de la "Saint-Jean" et je rejoins Jean-Sébastien Dubé sur au moins un point, c'est que nous avons effectivement encore du boulot devant nous...
Voici un extrait du texte de Jean-Sébastien Dubé tiré de la blogospère de la masion d'édition Planète Rebelle. Je vous invite à y lire le texte complet ou lire d'autres de ses réflexions sur le conte sur son propre blogue.
La récente Fête nationale, qui s’est tenue sous le thème « Entrez dans la légende », m’a troublé. Jusque-là, je pensais que les observateurs du milieu qui s’inquiètent de la muséification du conte s’en faisaient pour rien. Je n’en suis plus aussi sûr…
D’un côté, j’ai été ravi que le conte fasse (enfin !) partie des festivités et que mes collègues essaiment dans les villages et les fêtes de quartier. D’un autre, j’ai dû constater à quel point,
pour bien des Québécois, le conte est coincé dans le folklore (avec ce que ce mot peut péjorativement signifier de poussiéreux). Pire, j’ai eu l’impression que les conteurs eux-mêmes ont de la
difficulté à envisager leur art autrement qu’en ceinture fléchée et avec un accent du terroir.
Pour moi, les contes sont « actuels ». Et cela sans qu’il y ait besoin de les actualiser en y intégrant un téléphone cellulaire pour appeler le Diable… Ils sont actuels parce qu’ils parlent de
qui nous sommes comme êtres humains, avec nos désirs d’affranchissement, nos tares, mais aussi notre bravoure face à l’adversité.[...]
Conter le Pays, même avec l’objectif de divertir, c’est quand même positionner son imaginaire dans le temps et dans l’espace. C’est évoquer une époque et un territoire, si
abstraits ou farfelus soient-ils. Il m’apparaît qu’en tant qu’artistes, les conteuses et les conteurs ont la responsabilité d’ouvrir l’idée de Nation à autre chose qu’un camp de bûcherons
consanguins. [...]
L’an prochain, quand le thème aura changé, pensez-vous vraiment que l’on sera réinvités autour des feux pour accompagner les chansonniers ? Je nous voudrais essentiels et qu’il soit inimaginable
de fêter la Saint-Jean sans entendre nos histoires.